Quelques questions existentielles...

Et les réponses du BERGER

 

Pourquoi ce site ? (juin 2000)

Pourquoi ce site ? C'est une question que je me suis souvent posé avant d'arriver à ce (piètre ?) résultat. A force de me promener de www en http et de "piller" toutes les informations fournies par de généreux donateurs, il me semblait qu'il n'était que justice que j'offre aussi quelque chose ce nouveau morceau d'univers ou "gratuit" n'est pas encore synonyme d'arnaque.

Mais qu'ai je à offrir ? C'est tout le problème (hors mis le fait que j'ai assez peu de temps à consacrer à ce site). Voilà en tout cas ce que j'ai pu trouve en fouillant dans mes souvenirs, dans mes photos, dans mes lectures. Cela sert-il à quelque chose, franchement, je n'en sais rien, alors merci de m'écrire pour me le dire !

Bonne visite.

Que sommes nous allés faire au Kosovo ? (septembre 2000)

Voilà déjà quelques temps, depuis le début de l'intervention en fait, que j'essaye de répondre à la question suivante: "Que sommes nous allés faire au Kosovo ?".
Les arguments avancés par les médias (qui n'ont fait d'ailleurs que reprendre les communiqués officiels) ne m'ayant jamais convaincu. Dés que l'on étudie un peu la manière dont agissent et pensent les dirigeants des états on comprend rapidement qu'il n'existe que deux raisons possibles pour un état d'intervenir à l'étranger. Soit pour des raisons économiques soit pour des raisons de politiques d'influence (influence permettant d'obtenir des avantages économiques ou sécuritaires). Les instants dans l'histoire où l'on s'est préoccupé de hautes valeurs morales sont si rares (déclaration des droits de l'homme par exemple) que croire que l'on serait intervenu au Kosovo pour des raisons humanitaires ou pour éviter le "déshonneur" d'avoir un conflit si près de chez nous relève, au moins, de la pure naïveté, au pire d'une totale désinformation.
Intervenir au Kosovo pour des raisons économiques ? Pour m'y être personnellement rendu en 1986, je puis vous assurer qu'il s'agit d'une zone très montagneuse, très pauvre avec des infrastructures en très mauvais état, sans tissu agricole (à cause du sol) ni industriel (à cause du manque d'accessibilité). S'il y a bien quelque chose de certain au Kosovo c'est que, contrairement au Koweït, il n'y a pas d'argent à y gagner. Le scarabée (http://www.scarabee.com/EDITO2/070699.html) avait bien émis l'hypothèse des corridors (plan de construction à grande échelle d'infrastructures de communication au niveau européen dont l'un des projets est le passage d'une autoroute allant de la Grèce à l'Italie en passant par le Kosovo). Argument un peu faible si l'on considère que de toute manière l'instabilité locale empêchera la réalisation de ce projet avant de très longues années (que l'on soit intervenu ou pas) et que, d'autre part, l'Europe n'a pas un besoin vital de cette autoroute, d'autres voies par les pays de l'Est et de très bonnes communications maritimes existantes par ailleurs.
Intervenir au Kosovo pour des raisons politiques ? Le Kosovo est une petite enclave, avec peu de gens, assez inaccessible qui n'est traversé par aucune voie majeure ni terrestre, ni aérienne, ni maritime. Posséder le Kosovo, d'un point de vue géopolitique ou stratégique n'a donc absolument aucun intérêt. Favoriser l'un de nos "amis" comme la Serbie ou l'Albanie ? Aucun des deux n'entre dans cette catégorie, aucun des deux ne présentent ni un marché économique ni d'influence notable sur la scène internationale contrairement à la Turquie ou à la Russie par exemple que nous laissons agir impunément sur leur territoire quelles que soient les exactions qui y sont commises.
Donc pourquoi aller là-bas ? Où, comme le pensent visiblement les anglais il y a des coups à prendre (morts probables alors qu'il devient de plus en plus difficile à expliquer à l'opinion publique que quand on fait la guerre il y a des morts...) et rien à ramasser. Les Européens sont donc très divisés (une fois de plus) et on commence à expliquer que si l'on intervenait les Serbes massacreraient encore plus de Kosovars albanais et donc qu'il vaut mieux ne rien faire (sic) pour éviter qu'ils n'en tuent trop. Bernard Wicht dans "l'OTAN attaque !" donne, selon moi, la première explication plausible de l'intervention. Les Etats-Unis et, à travers elle, l'OTAN voit un énorme avantage politique à intervenir au Kosovo. L'OTAN a en effet perdu beaucoup de crédibilité en Europe après avoir perdu son adversaire naturel, l'U.R.S.S. pour continuer à justifier son important financement il lui faut donc un nouvel objectif. En organisation et en gérant l'intervention au Kosovo, elle montre d'une part qu'elle reste le fédérateur incontournable des forces des pays industrialisés en Europe et, d'autre part, elle assure sa suprématie par rapport à l'initiative de défense européenne commune menée par la France et l'Allemagne. Les Etats-Unis dirigeant cette institution de fait, cela lui permet de continuer à contrôler l'ensemble des forces occidentales en Europe et de continuer à saper par ce biais toute unification Européenne globale (la hantise américaine depuis la première guerre mondiale). On habille tout ça sous le prétexte "intervention humanitaire" pour l'opinion publique et on lance l'intervention qui démontre aux Européens que l'on ne peut se passer des Etats-Unis, aux autres pays du monde, que les U.S.A. sont et restent le grand gendarme du monde et la seule super-puissance dans le monde renforçant de manière considérable son poids politique.
Une dernière question restait en suspens. Pourquoi la France, au départ si réticente à une intervention de l'OTAN (préférant, on s'en doute, une action Européenne) a-t-elle brutalement changé d'option politique en devenant très rapidement le premier intervenant derrière les Etats-Unis (http://www.defense.gouv.fr/actualites/dossier/d36/index.html et http://www.defense.gouv.fr/actualites/event/bilan_kosovo/index.html)? Après en avoir discuter avec quelques personnes les raisons qui peuvent être avancées sont les suivantes: D'une part cette intervention nous a permis de nous montrer comme intervenant et comme interlocuteur privilégié auprès des Etats-Unis dans le cadre de l'OTAN alors que nous y sommes forts mal représentant à cause des choix historiques du général De Gaulle. A partir du moment où l'on constate la domination de l'OTAN par rapport à l'initiative de défense Européenne mieux vaut essayer d'y faire bonne place. D'autre part, d'obtenir des avantages politico-économique par la suite. Ce dernier point est parfaitement accompli par la nomination de M. Kouchner à la direction des opérations de reconstruction. Belle reconnaissance politique qui place la France comme un intervenant majeur dans la région et bonne opération économique qui permet à nos entreprises d'être les mieux placées pour obtenir les contrats de construction financés par l'ONU. En définitive, cette opération est un grand succès politique pour les Etats-Unis qui maintient sa capacité de contrôle sur l'Europe et son rôle de gardien du monde, pour la France qui ressort comme la première nation Européenne tant politiquement qu'économiquement de cette opération.
Ah oui, je n'ai pas parlé des victimes innocentes (Serbes ou Albanaises, le Kosovar étant une personne géographique plus que politique) mais, soyez certains que l'on n'en parle jamais chez ceux qui nous gouvernent sauf au moment de faire un communiqué de presse. Ne croyez pas qu'en disant cela je critique l'attitude de la France, bien au contraire, je préfère, et de loin que ce soit nos entreprises qui récupèrent nos contrats plutôt que d'autres sociétés étrangères qui auraient occupé le terrain si nous n'y étions pas.
Si cet éditorial contient une critique, c'est envers nos médias, plus soucieuses de payer des journalistes à faire du remplissage que de faire une analyse de fond des problèmes avec ses tenants et ses aboutissants et donc d'occuper le public avec du sensationnel plutôt que de l'instruire. Une critique envers la population qui cherche à s'émouvoir avec du sensationnel plutôt que de faire l'effort d'essayer de comprendre. Les états s'amusent de ces faiblesses, pourquoi leur reprocher ? Vous feriez sans doute de même à leur place.

Déjà un an ! (juin 2001)
Et oui, comme le temps passe, déjà un an que ce site est présent dans la vaste toile. J'avoue ne pas y avoir consacré tout le temps nécessaire et avoir régulièrement saisi quelques critiques de livres "à la sauvette". Pour ma défense, il faut savoir que ce site est très peu visité et personne n'a sur m'expliquer pourquoi. Peut-être le contenu est-il trop personnel ou de mauvaise qualité. 
Après avoir été quelque peu vexé de ce manque de notoriété (surtout quand l'on sait que le site de TF1 est l'un de plus vu de France), j'ai finalement trouvé un autre intérêt à ce site : c'est une base personnelle permanente et disponible partout dans le monde. Je veux retrouver la référence d'un bouquin, hop ! Je vais sur mon site, on me demande de parler de mes dernières vacances, hop ! Je donne l'adresse de mon site. C'est très pratique et rapide. Donc toi qui lis ce passage sache que ce site je le fais avant tout pour moi, mais si tu veux m'envoyer un petit message, n'hésite pas, cela me fera plaisir !